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Entre Nous
4 février 2009

Ce matin, en croisant ma voisine dans le

Ce matin, en croisant ma voisine dans le couloir:nu_003
- "Comme tu as bonne mine".
Et moi, je lui aurais explosé, sa mine.

Je ne me supporte pas... alors quand on me rappelle, ce qui pour moi est un calvaire...
Je rage, je me deteste encore plus.

La honte me transporte, me renferme dans ma coquille.
La honte d'avoir pris tant de poids,
La honte de les avoir pris comme ça,
La honte de ne pas savoir vivre normalement, de ne savoir m'occuper de moi.

Chaque regard tourné vers moi me semble accusateur, scruteur de forme, détecteur de vices.

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Commentaires
E
C'est vrai que ce genre de remarque, quand on sait comment ces formes ont été reprises, peuvent être blessante, alors qu'elles partaient d'une bonne intention...<br /> <br /> J'ai peur d'être très maladroite...<br /> Au fond de toi, je crois que tu veux revivre, non? Vivre enfin comme les jeunes femmes de ton âge, pouvoir profiter des moments agréables sans que les pensées parasites (je suis nulle, je suis grosse, manger, pas manger, etc...) ou les actes (criser, refuser de manger avec les autres, etc...) viennent les troubler. Pour guérir, retrouver un poids normal est nécessaire. La guérison n'est pas compatible avec rester en sous-poids, dénutrie. Ton corps actuel, c'est vrai que c'est à coup de crises qu'il est revenu dans une "norme santé". Je sais que c'est dur à accepter (moi, aussi, après l'hôpital, c'est malheureusement aussi comme ca qu'il est remonté...trop remonté...). Mais même si la prise est difficile, ce qui compte maintenant, c'est de le réapprivoiser, ce corps, cette nouvelle apparence.<br /> Je ne sais pas ou tu en es, mais je ne penses pas que tu sois devenue réellement grosse, sinon ta voisine ne t'aurait pas fait de remarque sur ta bonne mine, elle n'aurait simplement rien dit, tu ne crois pas? <br /> <br /> Et puis, plus important encore...comme on le dit souvent, la guérison, à juste titre, elle ne peut être que physique ET psychologique. Et j'ai le sentiment que le deuxième aspect est définitivement le plus important. Ré-apprendre à s'aimer (parce que souvent, on utilise son apparence comme reflet de soi-même...ce qu'on déteste finalement, ce n'est pas son corps, mais soi-même :( ), à prendre soin de soi, à ne plus régler son stress, ses angoisses et ses conflits intérieurs via le comportement alimentaire, etc, etc...<br /> Ce qui me fait le plus de peine à lire, dans ce que tu as écrit, c'est surtout la phrase: "ne pas savoir vivre normalement, de ne savoir m'occuper de moi." Je te souhaite vraiment vraiment d'y parvenir...c'est vraiment le plus important...<br /> <br /> Je comprends tout à fait le désir de maigrir...moi aussi, je les ai encore trop souvent, ces fichues pensées (surtout que je suis certes dans la norme-santé, mais la "norme haute" avec ma grande taille et un IMC qui se promème dans les 22,5... :( ). <br /> Mais je ne peux/veux pas te dire "ca ira mieux avec quelques kilos de moins", car c'est illusoire, c'est même la meilleure facon de s'enfermer encore un peu plus dans des modes de pensées vains et destructeurs. Parce qu'en se concentrant sur le corps, et uniquement sur le corps, on néglige l'essentiel.<br /> <br /> Prends avant tout soin de toi, en tant que personne...tu le mérites...<br /> <br /> <br /> (...j'espère vraiment que je n'ai pas été trop maladroite...)
B
Si seulement ils savaient que souvent leurs mots de réconfort sont pour nous des insultes...<br /> J'ai découvert ton blog il y a quelques semaines et depuis j'y passe chaque jour en silence.<br /> Bien à toi.
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